SOPHIE BLACKALL AND THE BOY WHO KNEW TOO MUCH….

Publié le par micha christos

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Sophie Blackall un prénom qui a inspiré la Comtesse de Ségur et un nom d’une noirceur totale, Lacan doit se régaler sur son nuage tant cette association sied à la perfection à cette artiste australienne et new-yorkaise d’adoption. En effet, ce patronyme décrit toute l’innocente tendresse et la cruelle noirceur de l’univers fantastique que peint Sophie Blackall.

Son œuvre est toute empreinte de cette ambigüité de l’enfance. Elle illustre d’ailleurs de merveilleux livres pour enfants, pour tous les enfants y compris ceux qui sont au cœur des adultes qui essayent toujours de grandir… Et les soit disant « grandes personnes » s’arrachent ses œuvres car d’un trait elle sait allier candeur angélique et férocité implacable. Elle dépeint la peur et la douleur avec fraîcheur et humour et nous fait voyager dans son petit monde faussement ingénu.

Rien d’étonnant que son art soit en synchronicité et en correspondance avec Mika dont la signature colorée pare les ombres les plus insensées de ce garçon qui en savait trop…. Référence à Hitchcock, révérence à l’intelligence que ce verbe savoir au passé!

Un garçon qui en savait trop comme tous les ados, mais un homme qui a comprit que l’on ne sait jamais rien.

Se plonger dans l’univers de Mika, c’est comme prendre un bain d’étoiles sur un arc-en-ciel. Et Sophie Blackall nous y fait plonger avec délice…

Mika construit, dessine,  peint, dépeint,  écrit,  traque le son jusqu’au fond de l’âme pour un résultat jaillissant, étourdissant, juste et magique. Il a cette divine capacité à se réinventer, à Co-créer sa vie comme une symphonie douce amère, pop déchirée.

Sophie Blackall l’a suivi dans un jeu de dessins pendant tout son travail à Los Angeles lors de l’enregistrement de son dernier album. Ils ont construit un dessin à quatre mains, chacun donnant la réplique à l’autre tour à tour. La progression était tout à fait fascinante dans un bal de construction et de déconstruction, d’avancée et d’opposition, une bagarre très haute en couleur avec des ripostes et des pièges.

Après avoir ainsi joué aux cowboys et aux indiens par dessins interposés, après sa superbe participation au très beau livre de Songs for Sorrow, il était naturel que Mika demande à Sophie d’illustrer son nouvel album pour sa magnifique version en téléchargement. Ils ont ensemble fait vivre les figures de ce monde adolescent entre  bouleversements de maturité et enfance à jamais préservée.

 Ils nous dévoilent ainsi d’adorables personnages tous poilus mi- ours mi-chats mi- cas… ce très cher Dr John et son habit de plumes et nous emmènent au fil de l’eau remonter un fleuve de rire et de larmes avec des réducteurs de tête en embuscade. Une vraie correspondance de Mika avec lui-même depuis les bancs de l’école jusqu’au balcon du Musi Hall.

We are golden est un vrai drapeau qui claque toutes les culpabilités.

Blame it on the girls flirt avec l’androgynie sur le clap song d’un ego ado qui ne veut surtout pas se regarder.

Quant à Rain, elle est une pluie pure et salvatrice sur toutes les blessures de non-reconnaissance, une ondée libératrice, une vraie renaissance.

Dr John nous prend la main tel un Albus Dumbeldore malicieux pour nous guider  avec bienveillance dans les méandres à la recherche de notre propre essence.

When I see you est la caresse d’un regard amoureux dans la brume de ses craintes face à l’autre idéalisé dans sa lointaine divinité.

Avec Blue Eyes on retrouve une des Songs for Sorrow à la mélodie fraîche comme un soleil des tropiques et brûlante de larmes trop salées pour être séchées. Et des billes bleues nous fixent de profundis clamavi.

Good Gone Girl est tout simplement incroyable avec l’énergie des rêves qui dansent sur leurs illusions pour aller plus loin dans leur passion, une vraie marche sur le cœur so glamour.  Et la petite rose aux nattes blondes pleure…

Touches You vous attrape  corps et âme dans un frisson, une vraie pulsion au plus profond de l’ultime complicité, d’une totale sensualité.

By the time a la saveur de ces instants volés aux rêves, dans la  douce frontière de la demi-conscience, elle vacille comme une paupière endormie sur ses secrets accrochés aux fils des cils, on tire la couette, ne pas déranger…

One foot boy est une merveille, my oh my, un délice indescriptible, une pure géométrie de volutes d’ADN en couleurs qui s’étirent vers l’infini en perpétuel devenir….sublime !

Et comme par « hasard » Toy Boy lui fait écho avec son rythme de nursery avec les oiseaux de Disney pour un conte d’une angélique cruauté.

Pick up Off the Floor plonge dans l’étirement des jours sans amour jusqu’aux tréfonds du principe d’Archimède pour une remontée en fusée.

Et le rideau se referme avec Lover boy comme un « That’s all folks » à la fin d’un cartoon, lâché de ballons pour clore un spectacle aux teintes de Broadway avec le salut de Charlot qui pousse la porte du saloon.

 Cet album n’est pas seulement un disque, c’est un livre, un film, une galerie de tableaux, un jardin sacré, une gourmandise effrontée, un voyage dans la galaxie…

Un garçon qui en savait trop, un homme qui n’en sait rien et un artiste qui a beaucoup à nous apprendre, Mika est un pur diamant dont toutes les facettes rayonnent de talents. Big boy you are beautiful !

Quant à Sophie c’est une maman qui a su préserver son âme d’enfant et la Good gone girl n’a pas fini de nous enchanter…

 Micha Christos


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Publié dans Art

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